L’IUT de Thiès développe un système électronique de gestion de la clientèle, sans ticket.
Le Laboratoire automatisme et informatique industrielle du département Génie électrique de l’Institut universitaire de technologie (IUT) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès a développé un prototype de système de gestion de la clientèle pouvant opérer sans ticket dans des établissements recevant du public dans un contexte de pandémie.
Dénommé file d’attente électronique à intelligence artificielle (FAE-AI), le dispositif est composé de plusieurs éléments interconnectés, a expliqué à l’APS, le chef du département Génie électrique de l’IUT, Ousmane Sow.
Il faisait une démonstration du prototype, dont le processus de conception a démarré, selon lui, après la première vague de covid-19.
La FAE-AI est composée d’un ordinateur, représentant le cerveau où sont traités les algorithmes, d’une carte électronique d’acquisition, d’une caméra, d’un scanner, d’un capteur, d’un écran avec son. Le tout relié à des guichets équipés de boutons poussoirs.
Le client qui arrive dans l’établissement se fait enregistrer dans la file d’attente, en positionnant son document d’identification et en se mettant face à la camera, avant de passer sa main sans contact au-dessus du détecteur de proximité, en guise de demande d’enregistrement.
Pour l’authentification, le robot compare la photo prise par la caméra et celle de la pièce d’identification.
L’usager reçoit ensuite notification vocale du rejet de sa demande, en cas d’incompatibilité entre les deux images.
Si l’option masque covid-19 est activée, l’usager authentifié est invité à mettre son masque, et 8 secondes après, une nouvelle photo de son visage est prise pour la vérification du port de masque.
Le système enregistre l’usager, en lui attribuant un numéro d’ordre, auquel il joint sa photo. Ces données sont affichées à l’écran en plus de son prénom et nom, pour vérification et suivi de la progression sans ticket imprimé sur papier.
Il détecte aussi l’âge et éventuellement le statut de handicapé, pour une discrimination positive systématique, selon des proportions arrêtées par le manager du service, a expliqué M. Sow, insistant sur la souplesse du système.
Grâce à un jeu de couleurs, associé au client et au guichet, ainsi qu’à l’appel nominatif et vocal de l’usager, les personnes analphabètes n’ont plus besoin de demander à quand leur tour ni le guichet devant les accueillir.
Ousmane Sow, qui a piloté le projet, a insisté sur l’aspect inclusif de cette invention, avec l’autonomisation des analphabètes, et équitable du système, avec la garantie du respect de l’ordre réel d’arrivée des usagers.
Le caractère solidaire de cette contribution qui donne la priorité aux personnes du 3-ème âge et à celles souffrant d’un handicap, tout comme ses dimensions sanitaire et écologique sont aussi mis exergue.
Il permet d’éviter les tickets qui peuvent être des vecteurs de transmission du virus, et qui du point de vue écologique, ont un ’’impact carbone’’, vu leur impression en grand nombre.
Dans son format filaire, le système peut être installé dans les bâtiments en construction. Une version wifi avec des tablettes est en cours de développement pour les bâtiments existant déjà, a-t-il dit.
Pour Ousmane Sow, ce projet intègre l’objectif général de ’’contribution technologique, avec l’électronique et l’intelligence artificielle, dans le domaine de la santé publique’’, une thématique sur laquelle travaillent des doctorants, sous sa direction.
Le projet est aussi accompagné par les e-laboratoires (e-labs) de l’UIDT de Thiès, une plateforme d’innovation technologique coordonnée par Mouhamadoune Seck, directeur des études de l’innovation pédagogique et de la vie universitaire.
Selon Marie Ndiaye Sow, responsable de l’incubateur de l’Université de Thiès, la structure qu’elle dirige encourage l’entrepreneuriat et ce genre d’innovation et de création au sein de l’université.